La saison de lutte débute plus tôt que prévue. Les premiers combats n’opposeront pas les chefs de file des écuries, mais paradoxalement les organisateurs et le Cng. Se sentant lésés dans la régularisation et l’attribution des dates, des promoteurs ont fait face à la presse, hier, pour fustiger l’attitude de la structure dirigeante. «Quand nous avons su, hier (avant-hier), que le Cng avait pris la décision de laisser deux promoteurs prendre leurs dates avant les autres, nous avons tenu une réunion pour prendre des mesures.» Le décor du combat campé par le manager général de «Tiger Production», Mbaye Fall, le promoteur Papa Faye assène le premier coup. «L’année dernière, la réservation des dates se faisait par ordre d’arrivée des promoteurs. Mais cette saison, des gens se sont rencontrés pour prendre des décisions pour que Gaston et Serigne Modou Niang soient les premiers à prendre des dates. Le Cng est responsable de ce qui se passe. Nous demandons l’annulation des travaux. Si le Cng fait du business avec certains promoteurs, qu’il le dise. Ce qui se passe est malhonnête et indigne d’un comité.»
Aux yeux de Assane Ndiaye, «le parti pris est inacceptable. Il est inadmissible que deux promoteurs accaparent toutes les bonnes dates. Ils veulent nous pousser dehors, mais c’est un combat perdu d’avance. Nous allons nous battre pour rester dans l’arène». Pour son collègue Moustapha Kandji, «la démarche est maladroite. En procédant de la sorte, le Cng rend un mauvais service à la lutte, parce que nous sommes des pions essentiels. La caution pour les dates était de 50 mille francs, le Cng l’a portée à 300 mille sans donner d’explications. S’il est vrai que nous avons tous le même objectif, nous devons pouvoir nous retrouver autour de l’essentiel. Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout pour rétablir la justice».
AZIZ NDIAYE, PROMOTEUR : «Le Cng est une bande d’incompétents (...). Alioune Sarr doit partir» Les dates :
«Le Cng a une démarche malsaine»
«La discrimination est flagrante. Rien n’empêche au Cng de consulter les gens avant de prendre des décisions, mais les membres qui le composent sont dépassés. Le Cng a une démarche malsaine. Le premier acte qu’ils ont posé a été d’obliger les lutteurs à faire la visite médicale à l’hôpital Le Dantec rien que pour offrir un marché fallacieux à un ami. De plus, ils obligent les managers à payer 50 mille francs avant d’engager un lutteur, la licence des lutteurs qui était de 3 000 est passée au double. Le Cng n’est là que pour récolter de l’argent. C’est une bande de copains qui ne cherchent qu’à tirer profit de l’arène. C’est fini ! Nous n’allons plus nous laisser faire. Il reste moins de 20 dates pour 13 personnes. Nous allons nous réunir et prendre des mesures. Nous n’excluons pas de boycotter ou de bloquer la saison. Nous avons affaire à des gens qui ne sont là que pour dévorer les jeunes. Nous allons saisir les autorités compétentes. Les dimanches pour les grands, les samedis pour les petits, c’est fini ! Dans l’arène, les plus grands sont les plus petits. Il n’y a pas de grand promoteur, nous sommes tous au même pied. La licence c’est 300 mille francs pour tout le monde (les promoteurs). Ils ne peuvent pas nous barrer la route parce qu’ils vont bientôt quitter l’arène par la petite porte. Ils sont endettés jusqu’au cou. Certains promoteurs ont signé des combats avec des lutteurs, mais ils sont actuellement incapables de payer l’avance. Hier (avant-hier), des promoteurs ont retenu des dates pour des combats qui ne sont pas encore ficelés.»
Le Cng : «C’est la seule structure qui ne peut pas être attaquée»
«Dans le football, les joueurs ont la possibilité de saisir la Fifa s’ils ont un contentieux avec la fédération. Le lutteur n’a pas cette possibilité. Le promoteur non plus. Le Cng est la seule structure au Sénégal qui ne peut pas être attaquée.»
Stratégie : «Nous allons bloquer l’arène»
«Nous allons bloquer l’arène. Nous savons comment faire pour y arriver. Mais tout cela montre à quel point le Cng est incompétent. C’est une bande de copains qui récoltent des millions sans rendre compte à personne. Où est passé le budget du drapeau du chef de l’Etat de l’année dernière ? L’argent est dans les caisses du Cng. Je suis prêt à répondre au Cng. Ce sera l’occasion pour moi de dire mes quatre vérités au président du Cng. Il est là depuis 14, voire 20 ans, il doit partir.»
Le deal : «Priver les télés d’images»
«Ils savent que les jeunes travaillent avec les télévisions privées et ils ne veulent pas que ces télés aient des images. Le Cng travaille en étroite collaboration avec Pamodzi et la Rts. Serigne Modou Niang et Gaston Mbengue travaillent aussi avec la Rts. Certaines télés pourraient payer pour avoir des images. C’est le vœu du président Alioune Sarr. Ils vont faire en sorte que la Rts ait les bonnes dates aux détriments des privées. Nous pouvons, dès demain, quitter l’arène, mais certains ne peuvent pas le faire, sinon ils vont finir le reste de leur vie en prison. Ils ont hypothéqué tous leurs biens. Ils se servent de la lutte pour faire leur deal.»
THIERNO KA, CHARGE DE COMMUNICATION DU CNG : «C’est une mauvaise querelle»
Accusé de parti pris, le Comité national de gestion de la lutte (Cng), par la voix de son chargé de Communication Thierno Kâ, met les points sur les «i».
«Le ministre nous a écrit le 13 octobre en nous signifiant qu’il faut ouvrir la saison le 1er octobre. C’est pourquoi nous avons dit que la saison est ouverte. Comme cela se fait chaque année, les promoteurs ont commencé très tôt à démarcher des combats pendant l’intersaison. Mais aucun combat ou contrat n’est valable quand il n’est pas paraphé par le Cng. La régularisation ne concerne que les combats qui ont été ficelés pendant l’intersaison. Et rien d’autre. Il ne s’agit pas de dire à un promoteur de venir s’asseoir pour prendre les dates qu’il veut. Non ! Ce n’est pas une attribution de dates, mais une régularisation. Nous avons dit qu’il y a dix promoteurs (qui avaient déjà des combats ficelés, Ndlr), si chacun devait venir avec au moins deux managers, 50 personnes pourraient se trouver dans le bureau du secrétaire administratif. Nous avons cherché à faciliter la tâche au nouveau secrétaire administratif en déterminant un ordre de passage. Nous avions trois sortes de critères possibles : l’ancienneté dans la lutte, les financements, le nombre de manifestation organisée la saison dernière. Nous (le bureau) avons préféré prendre le troisième critère. Serigne Modou Niang a organisé plus de combats que les autres, suivi de Gaston et Luc. Ensuite, viennent ceux qui ont organisé au moins 4 combats (Pape Abdou Fall, Assane Ndiaye Baol production et les anciennes gloires). C’est une mauvaise querelle, il n’y a aucun problème. Ceux qui ne sont pas contents ont le droit de ne pas l’être. S’ils veulent boycotter aussi, ils en ont le droit. Mais, il ne s’agit pas de privilégier quelqu’un.»
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